Tonnerre Patrimoine
Vie Religieuse
Les Ursulines
• Lycée
En 1627, le comte de Tonnerre, Charles-Henri de Clermont-Tonnerre, à la demande de l’assemblée des habitants, autorise l’implantation d’une communauté d’Ursulines afin de s’occuper gratuitement de l’instruction des jeunes Tonnerroises. Le 19 mai, une délégation de dix religieuses, accompagnées de la supérieure du couvent de Dijon, Anne de Saintonge, arrivent avec leur dot et pension.
La jeune communauté, installée ponctuellement dans une petite maison dans le quartier du Perron, jette son dévolu sur un emplacement libre au cœur de la ville et circonscrit par les actuelles rue François Mitterrand, place Edmond Jacob, rue de l’hôtel de ville et rue du grenier à sel ; les travaux de construction du monastère débutent en 1629.
Dans ce couvent primitif, une chapelle est mentionnée en 1632, durant les épisodes de peste, sans que l’on sache où elle se situait exactement.
Au cours des siècles, les Ursulines, besogneuses, agrandissent continuellement leur couvent avec les quelques deniers qu’elles épargnaient et à grand renfort d’emprunts. En 1699, dans une période de tension financière, elles louent à l’administration de la gabelle un bâtiment, situé dans le coin sud-est de leur enclos, qui devient le grenier à sel.
À la fin du 17e siècle, des travaux majeurs de reconstruction du monastère sont entrepris. Ils nécessitent de détruire le chœur de l’ancienne chapelle. Le projet traîne en longueur et ce n’est qu’en 1749 que la première pierre de ce chœur est posée.
À la fin du 18e siècle, les Ursulines, après plus de 150 ans d’implantation dans la cité tonnerroise, s’enthousiasment d’avoir un couvent rénové, des jardins agrémentés et une belle chapelle digne de l’importance prise par cette communauté qui compte 22 professes et 3 converses.
Arrive la terrible année 1792, celle qui voit la dissolution des communautés religieuses et donc l’obligation pour elle de quitter les lieux. Si la plupart décide de rentrer dans leur famille, 11 d’entre elles sont accueillies chez un particulier de Tonnerre. Dans cette belle et grande maison rue du Pâtis, elles vont persévérer dans leur vocation, clandestinement, pendant 14 ans, sous la protection complice du sieur Claude Bazile.
Les bâtiments conventuels, aussitôt vidés de leurs occupantes, sont investis. La partie pensionnat devient l’hôtel du district, le couvent, lui, reçoit des affectations ponctuelles et intermittentes : prison, projet de grenier d’abondance et collège à partir de l’An X. La chapelle, elle, sert très rapidement de lieu de réunions au club des démocrates. Mais devant les débordements nombreux et récurrents, elle est fermée quelques années avant de devenir théâtre.
• Site Pasteur
À partir de 1805, les congrégations étant de nouveau autorisées, la communauté d’ursulines se reconstitue et quitte la maison Bazile pour une petite masure située dans l’actuelle rue Pasteur. Pendant près de 70 ans, les sœurs vont patiemment acheter les terrains et maisons contiguës à leur propriété, tout en menant à bien leur mission d’instruction des jeunes filles.
Lorsque la propriété est jugée suffisamment étendue, elles font raser tous les bâtiments qu’elle contenait pour construire un nouveau couvent comprenant une grande chapelle, la maison de la communauté et des bâtiments scolaires. Le tout est prolongé au sud par un joli parc en terrasse.
Au début du 20e siècle, le couvent des Ursulines est flambant neuf et compte un effectif de 33 sœurs. Malheureusement, la publication de la loi du 7 janvier 1904 interdisant l’enseignement à toute congrégation religieuse, met un coup d’arrêt à leur mission d’instruction. Les religieuses sont invitées une nouvelle fois à quitter leur couvent, 100 ans tout juste après leur « retour » post révolutionnaire. Les bâtiments sont repris par la ville mais ne perdent pas leur vocation d’enseignement puisqu’ils deviennent l’école primaire supérieure de Jeunes Filles.
Quant aux sœurs, elles se retrouvent dans la même situation que leurs ainées en 1792 ; certaines regagnent leur famille, d’autres, les plus âgées, profitent bon gré mal gré de leur retraite anticipée, certaines enfin continuent d’éduquer des jeunes filles dans des écoles privées de Tonnerre.
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