Savez-vous que le musée municipal possède des objets personnels de Rossini ? Cela semble d’autant plus étonnant que le célèbre compositeur n’a, jusqu’à preuve contraire, jamais mis les pieds dans notre cité tonnerroise.
Mais, avant d’expliquer ce lien mystérieux entre ce grand homme et Tonnerre, revenons sur une question essentielle : qui est Gioacchino Rossini ?

Rossini naît le 29 février 1792 à Pesaro dans les Etats pontificaux. Il étudie la musique à Bologne et révèle une passion précoce pour l’opéra. Son premier succès populaire, il l’obtient en 1815 avec le Barbier de Séville.

Après un petit tour des capitales européennes, Gioacchino arrive à Paris en 1825 et écrit dans la foulée l’opéra « Le Voyage à Reims », en hommage au sacre de Charles IX. Protégé par le roi de France, il se trouve fragilisé par l’abdication de ce dernier. Rossini décide alors de se mettre en retrait de la composition musicale et séjourne aléatoirement en Italie ou en France suivant les actualités politiques de ces deux pays.

L’année 1855 est celle de son retour à Paris dans une villa cossue du quartier de Passy où il meurt en 1868.

Quel rapport avec le musée de Tonnerre, allez-vous dire ?

Pendant sa vie parisienne, Rossini comptait parmi son personnel de maison Julie Barbenoire, cuisinière. Et quand on connaît la gourmandise légendaire de Rossini, on imagine qu’ils se côtoyaient fréquemment et cette proximité engendra une amitié sincère et solide. L’artiste l’appelait « ma Muse » et exprimait le souhait que ce soit elle qui lui ferme les yeux sur son lit de mort. En 1868, le grand maître meurt et est enterré au Père-Lachaise. En 1887, ses cendres sont transportées en Italie et inhumées dans la basilique Santa-Croce de Florence.

Lorsqu’Olympe Pelissier, veuve de Rossini, meurt à son tour ; elle lègue à Julie Barbenoire des effets personnels du compositeur.

Mais revenons à Julie Barbenoire. Née à Cheney en 1842, elle entre au service des Rossini à l’âge de 18 ans et semble rester à son poste jusqu’au décès de Mme Rossini. En 1918, elle fait part à ses proches de son intention de léguer au musée municipal de Tonnerre les objets liés à ce grand homme et reçus en héritage de sa veuve.

Julie Barbenoire s’éteint le 30 avril 1922 à Paris.